Après nos aventures souterraines dans la mine de Potosi, notre voyage en Bolivie se poursuit. Nous montons plus au nord en direction de Sucre la capitale constitutionnelle du Pays. Une ville de 250 000 habitants, grande comme Strasbourg qui est pourtant la capitale méconnue de la Bolivie.
La « Petite » ville de Sucre vue d’en haut |
Notre arrêt à Sucre [Soucré] est motivé par deux raisons. La première étant que nous voulions à tout prix découvrir cette capitale que les guides de voyage ne poussaient pas à visiter. Et la seconde est qu’elle était un arrêt stratégique avant notre virée au fameux carnaval d’Oruro.
Depuis Potosi, nous nous rendons à Sucre en Taxi, soit 2h de route. On nous conseille de prendre un taxi, pas beaucoup plus cher que le bus et plus rapide d’ 1h. Nous arrivons au terminal de taxis et sautons dans le premier venu, autant vous dire que l’on a bien choisi… On est tombés sur le plus gros Jacky Tuning du Pays ! Nous partons donc dans sa voiture traficotée de partout, gros compteurs et ailerons de compèt.
Potosi – Sucre en Taxi tuning – Crevaison |
En voyant la bête et le pilote, il est très aisé de comprendre pour quoi le taxi ne met que 2h à rejoindre la capitale. Petite histoire marrante, notre pilote à tout de même réussi à crever sur ce qui ressemble le plus à une autoroute!
Une capitale petite mais pleine de charme
Nous passons au total 3 jours à Sucre en prenant notre temps pour se balader à notre rythme et se reposer à l’auberge. Nous découvrons une ville à taille humaine très sympathique et très jolie. La ville est parsemée de bâtiments coloniaux et encadrée de grandes rues disposées géométriquement. Chaque rue a son petit charme et chaque recoin de la ville recèle une curiosité, un monument ou un parc.
Cour intérieure casa de la libertad Sucre |
Nous nous baladons de rue en rue et découvrons tout un tas d’églises et de monuments religieux. Notre guide, Johan les affectionne tout particulièrement. Nous tombons par hasard sur La Merced, cette petite église qui offre un superbe panorama sur les alentours.
Centre historique de Sucre vue du toit de La Merced |
Sud de Sucre vu de la cloche de la Merced |
Je parle bien d’églises mais en montre rarement l’intérieur, pour trois raisons:
– Il est souvent interdit de le photographier
– Johan réserve ces clichés pour sa Maman donc je ne veux pas briser la surprise
– Je ne suis pas très Bondieuseries donc j’en met le moins possible !
Autre histoire rigolote, sur la place centrale, la Plaza 25 de Mayo, un grand bâtiment administratif. Il était fier, propre et imposant, disposant d’une large coupole à son sommet. Notre Lonely Planet nous indique la chose suivante : « Si vous souhaitez monter en haut demandez le simplement ». Après l’avoir simplement demandé nous nous retrouvons à escalader l’un des bâtiments les plus hauts de la ville. Bilan, on s’est retrouvés seuls à son sommet après avoir grimpé un escalier en métal plutôt douteux. Déconseillé aux personnes souffrant de vertiges.
Plazza 25 de Mayo, Sucre – vue d’en haut |
Sucre et son Mercado central, nourriture et ambiance locale
Une fois devient coutume, nous nous laissons tenter par la nourriture et à l’ambiance locale dans la partie comidas du marché. Au milieu de ce marché, un immense patio rempli de monde qui chantait et dansait pour fêter l’ouverture du carnaval. Nous nous installons donc confortablement autour de l’un de ces petites tables toutes simples. Un peu comme celles que l’on trouvait chez nos grands mères. Autour de nous une dizaine de cuisines où s’affairent des mamas pour préparer une dizaine de plats différents qu’elles nous proposent à la dégustation.
L’une des cuisines du marché de Sucre, plats en tout genre |
Un bon vieux chorizo maison accompagné de ses légumes, ça requinque ! |
Cimetière de Sucre, Le père Lachaise Bolivien
Un après midi, nous nous rendons dans le cimetière de Sucre, un immense parc en pleine ville. Le lieu a de faux airs de Père Lachaise. En effet, la première grande allée est entourée de monumentales tombes où reposent les riches Boliviens de ce monde. Enfin de l’autre monde. Ne soyez pas déçus de n’en voir aucune photos, après tout les tombes des riches on s’en fiche !
La seconde partie plus impressionnante (selon moi) est composée de milliers de petites tombes. Elles sont perchées en hauteur sur de grands murs interminables. Il s’agit soit de tombes où l’on enfile les cercueils à la manière de lits chinois ou soit d’ossuaires un peu plus petits.
La partie avant de ces tombes est un petit autel où les familles déposent des souvenirs. Chose très curieuse d’ailleurs, vous pouvez y retrouver des verres d’alcool, remplis régulièrement. (l’évaporation doit être perçu comme un cul sec divin) Mais aussi des cigarettes allumées sur le bord d’un cendrier ou des mignonnettes de whisky.
Un autre petit truc marrant, des enfants proposent leurs services, une échelle autour du cou pour aider les plus âgés. Ils montent à l’échelle pour aller déposer des offrandes sur l’autel de leurs proches partis trop tôt (où juste à temps)
Enfant à l’échelle déposant des offrandes dans une tombe |
Petite parcelle de tombes au sol entourées de casier mortuaires |
La Bolivie, un joyeux bazar en période de Carnaval
Nous tombons à Sucre en plein au début du carnaval qui va durer 2 semaines dans toute la Bolivie. Autant vous dire que ce n’est pas notre miteux mardi gras avec nos crêpes un peu trop dosées en rhum. Toute la journée et toute la nuit, des fanfares se déplacent à leur gré dans toute la ville. A leur passage, elles créent des embouteillages sur leur parcours improvisé. Nous avons pu nous imprégner de l’ambiance carnaval avant de plonger complètement à Oruro dans quelques jours. Les gens sont littéralement en transe et dansent en suivant des fanfares toutes plus dynamiques les unes que les autres.
Fanfare de rue carnaval de sucre – place du 25 Mai |
Mais la période du carnaval en Bolivie, c’est aussi la guerre, une foutue guerre de rue qui dure toute la journée et qui oppose les garçons aux filles (et parfois aux gringos). En effet, durant ces 2 semaines, les jeunes (et moins jeunes) se munissent tous de fusils à eau monstrueux et de bombes à eaux vendues par sacs entiers sur le trottoir pour quelques centimes.
Bien souvent les garçons passent leur temps à arroser copieusement les filles mais il arrive aussi que nous autres Gringos soyons pris pour cible et autant vous dire qu’il ne faut pas se retrouver au milieu d’un échange de tirs. Petite anecdote sympa, en se baladant, un enfant de 4 ans équipé d’un gros fusil bleu et équipé d’une bonbonne dorsale me regarde passer, me fixe droit dans les yeux et vide son fusil sur moi, Sale gosse! Aux fenêtres des écoles ou des bus, ces petits monstres nous guettent les yeux pleins de malice attendant le meilleur angle de tir pour nous tremper !
Colonie d’enfants remplissant leurs fusils autour d’une fontaine |
Prêts à partir pour Oruro
Mais c’est décidé, à Oruro les gringos ne se laisseront pas faire, suite au prochaine épisode…
Comme vous le voyez, Sucre en période de carnaval c’est une énorme fourmilière et il faut être aux aguets et prêts à faire la fête, à faire feu…
D’ailleurs, dernière petite anecdote, buvant tranquillement quelques bières assis dans l’herbe fraîchement tondue du parc Bolivar de Sucre, certes un peu éméchés mais très courtois, nous nous sommes fait aborder, très cordialement par 3 policiers à moto. Ils ont étés plutôt gentils en nous disant que nous devions les suivre au poste, n’étant pas censés ignorer la loi interdisant de boire dans un lieu public et que nous passerions 8h en cellule.
Leur sérénade a duré 5 bonnes minutes jusqu’à ce que notre ami Caramelo dans un Bolivien sans faille les dissuade de nous punir. Je crois que nos mères auraient étés désemparées de recevoir un coup de fil pour venir nous chercher en dégrisement à Sucre. Après ces émotions nous avons pu Vamos à l’Hostel et nous reposer.
Ce matin là à d’ailleurs vu des prouesses et le démontage en règle d’une salle de bain qui n’en demandait pas temps (ce n’est pas toujours prévu!).
Pour la suite de l’aventure Bolivienne, comme je vous en ai déjà un peu parlé, nous partons pour Oruro, le carnaval le plus important de Bolivie, le seul problème, aucun hébergement disponible, nous voilà donc partis en totale arrache pour 24h sans sommeil.
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