Nouvelle étape Guyanaise de notre road trip en Amérique du Sud, la descente du Fleuve Maroni. Très peu  fréquenté des Guyanais et des touristes, il est pourtant le berceau de plusieurs civilisations.

Le Maroni, refuge salvateur des esclaves

A partir du XVII siècle, la Guyane Hollandaise (le Suriname) fait venir une quantité importante d’esclaves d’Afrique. Ces arrivées massives d’esclaves ont permis à nombre d’entre eux de prendre la fuite en gagnant les rives de ce fleuve. Un fleur inhospitalier et totalement sauvage. De cette fuite est né le terme de marronage puis le nom du Maroni. Tout au long des 520 km de ce fleuve qui est le plus grand de Guyane et à la fois la frontière naturelle entre la France et le Suriname. On retrouve aujourd’hui des villages et communautés datant de cette époque. En Amont et en Aval du fleuve se trouvent également des populations Amérindiennes protégées de la civilisation.

Moyens de locomotion utilisés pour notre descente du Maroni

Afin d’entamer notre descente du Maroni prévue initialement sur 4 jours, nous avons pris un coucou depuis Cayenne. Vous savez, ce genre de petit avion de tourisme 17 places ou l’on voit le dos du pilote. Où le décollage fait un bruit monstrueux et vos oreilles sont sur le point d’exploser car aucune dé-préssurisation n’existe dans ce type d’appareil. Un grand moment de pilotage, bizarrement personne n’applaudit le pilote à l’atterrissage. J’imagine que les locaux partent du principe que n’étant pas morts ils ne veulent pas provoquer le tout puissant en faisant du bruit.
air guyane pour rejoindre maripasula
Coucou Air Guyane – Cayenne – Maripasula

Une fois atterris à Maripasula, plus grande commune Française (en Superficie oui !) nous avons commencé à nous imprégner du rythme de la vie sur le fleuve. Comme on le savait déjà, la vie est beaucoup plus chère en Guyane qu’en Métropole. Pour les habitants du Maroni, le problème ne se pose pas car le Suriname étant juste en face, un commerce parallèle s’est mis en place. De nombreux commerces chinois se sont installés sur l’autre rive. Un ballet de pirogues impressionnant se déroule tout au long de la journée car il est  possible de se rendre gratuitement sur l’autre rive pour faire ses courses à moitié prix. Ils sont forts ces chinois !

maripasula, pirogues pour le suriname
Traversée en Pirogue de Maripasula vers le Suriname pour faire les courses

Stop-pirogue sur le fleuve en Guyane

Pour ce qui est du moyen de transport utilisé pour notre descente du fleuve, nous avons goûté aux joies du stop-pirogue. Facile, il suffit d’arrêter les pirogues de fret qui naviguent toute la journée sur le fleuve.  Elles ravitaillent les villages en essence, nourriture, vêtement ou toutes sortes de marchandises. Il nous a fallu nous adapter aux horaires de passage très aléatoires des piroguiers et il ne nous restait plus qu’a nous laisser conduire.
pirogue de fret maroni Guyane
Pirogue de Fret sur le Maroni, Transport d’essence
Si vous vous posez la question: oui le pilote fume au dessus de 2000 litres de gasoil !

La vie au rythme du fleuve

Pour notre premier soir à Maripasula, nous avons passé la nuit dans un carbet en bord de Maroni. Nous dormions donc chez Richard Gras un métropolitain installé depuis la nuit des temps en Guyane. Après un arrêt chez madame Dédée pour l’apéritif, nous nous sommes retrouvés chez Sonson ou nous avons mangé un gentil plat Haïtien. Poulet, saucisse et salade de choux. Nous avons pu observer une atmosphère très particulière sur le Maroni, un mélange de No man’s land et d’Afrique. Une sorte derefuge pour métropolitains déconnectés de la vie réelle.
Le lendemain matin, nous attaquons la descente du Maroni, pour ce faire nous découvrons la légendaire patience créole. Le piroguier nous donnant tout d’abord une heure précise, comprendre: 1h plus tard que l’heure initiale. Puis il y a la seconde phase d’attente, celle qui débute quand le piroguier vous dit, « on part dans 2 minutes, on attend encore une personne » . Là, il faut comprendre: « si tout va bien on est partis dans une heure ».

Première expérience en Pirogue de Fret

Après avoir tout de même réussi à embarquer dans une pirogue, nous nous arrêtons 1h plus tard à Papaïchton Pompidou. Village rendu célèbre par la rencontre du Maire Tolinga et de Georges Pompidou.

Notre seconde portion de Maroni à été un peu plus mouvementée, après avoir embarqué dans une pirogue transportant de l’essence et du gaz. Nous sommes  ensuite passés par un soleil de plomb, une pluie tropicale traversante et de bonnes vagues en pleine face. Et le tout pendant 4h30 ! Un vrai bonheur pour les yeux et les fesses (assis sur le fond de la pirogue).
papaichton-grand-santi-descente du maroni Guyane
Alexandre, figure de proue d’une pirogue pleine de Fioul !
intempéries sur le Maroni
La parka et le bob cochonou, meilleure protection contre les intempéries du Maroni.
Sous la nappe de cuisine devant moi, une Guyannaise s’abrite de la pluie
Après cette journée à braver le fleuve, faisant une entière confiance à un pilote hors norme, nous arrivons à Grand Santi pour passer la soirée. Un gros Tronçon du Maroni parcouru, nous avons pu voir les différents villages présents sur les rives. En une après-midi, nous avons pu traverser des rapides et se faire entièrement tremper. Et simultanément attraper de beaux coups de soleil. En bref une première partie du fleuve Maroni très sympathique à naviguer sur cette immense étendue d’eau sauvage. On s’y sent seuls, entourés d’une épaisse fôrêt et bercés par les cris (et chants) des animaux.

la suite de notre descente du Maroni: Le maroni Acte 2, la suite de notre descente du fleuve

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